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Live In Raleigh Episode 1 : Run The Jewels + The Gaslamp Killer + Gangsta Boo + Cuz + Nick Hook

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Pour ce premier live report à distance, nous avons choisi de vous présenter la soirée rap organisée par Cat's Cradle (association chargée d'organiser des concerts à Raleigh) à The Ritz, quoi de mieux qu'un concert de rap conscient américain mené par le duo de El-P et Killer Mike le jour de l'investiture de Donald Trump ?

Alors très clairement cette soirée ne sera pas sous le signe des républicains et on le sait d'entrée. Killer Mike, un des deux rappeurs de Run The Jewels est en effet un des soutiens majeurs de Bernie Sanders et le duo a travaillé sur le Dismaland de Banksy, ça va être politique, ça va être anti-Trump.

Pour commencer j'aimerais dire un mot sur la salle qui change beaucoup des salles de concert françaises. Tout est neuf et très bien décoré à l'intérieur, sol à damier, lounges pour les VIP et ceux qui paient plus cher (je reviens là-dessus juste après), peu d'espace entre les barrières et la scène, et des amplis qui ne vont pas jusqu'au plafond comme en France. A l'extérieur un grand panneau rouge indique sobrement The Ritz et le bâtiment lui même est noir mat. La majeure différence se fait au niveau de l'entrée, où on est fouillé à l'aide d'un détecteur de métaux (le portique comme à l'aéroport), ici, on ne déconne pas avec la sécurité. Une quinzaine d'agents de sécurité s'assurent donc de fouiller les spectateurs. On me dit que pour le prochain concert il vaudrait mieux payer 10$ supplémentaires pour avoir une « early entry ». Apparemment, il faut payer pour rentrer avant les autres spectateurs qui, eux, attendent depuis le début la journée. C'est une norme qu'on retrouve assez peu en France, mais ici c’est normal.

Bref, j'entre dans la salle et je chope une bonne place au premier rang tout au milieu. Sur scène, deux DJ booth et le signe du groupe, celui présent sur les couvertures de leurs trois albums, fait avec deux mains gonflables géantes. Après une longue attente, Nick Hook débarque sur scène et entame un petit DJ set avec des morceaux de rap qu'il a produit et des morceaux plus connus. On remarque vite que Nick Hook n'est pas DJ à la base mais bien producteur. Il parle beaucoup entre les morceaux. Après quelques recherches je me rends compte que ce mec sur scène avec un t-shirt jaune pétant et un bonnet pikachu est un producteur assez réputé à New York ayant entre autres produit Old English de Young Thug et bossé avec des artistes comme Chino Moreno et El-P.

Son DJ set fini, Cuz vient le rejoindre sur scène, casquette, capuche par dessus la casquette, dents en or, baggy… le jeune rappeur (présent sur Bust No Move de Run The Jewels) fait un peu cliché mais met très rapidement les pendules à l'heure avec un flow irréprochable et un talent de showman évident, lançant des « Waddup Cuuuuz ? » toujours répétés par le public. Il va jusqu'à donner son numéro de téléphone au public en promettant au premier qui lui enverra « Waddup Cuz ? » par SMS un pass backstage pour chiller avec lui et Run The Jewels.

Après quelques titres, Cuz finira par une démonstration a capella de son flow qui se terminera par sa sortie de scène et l'entrée de Gangsta Boo. Une tête connue pour les fans de Run The Jewels qui ont déjà pu constater le niveau de la rappeuse dans le titre Love Again présent sur l'album Run The Jewels 2. Elle enchaînera elle aussi quelques titres, filmant un direct du concert à l'aide de son portable, avant de laisser Nick Hook terminer son set par quelques autres titres.

Arrive alors une figure hirsute que j'avais croisé plus tôt dans la journée et qui m'avait parlé du coucher de soleil qui était le premier qu'il pouvait observer de la tournée. Ça commence très très calme, je m'attends à un set plutôt chill avant Run The Jewels. Puis d'un coup un « Damn son ! Where'd you find this ? » retentit, et le set part en dubstep avec une transition d'une fluidité exemplaire. Cette intro met directement dans le bain : The Gaslamp Killer est un DJ fou qui passe d'une ambiance à l'autre sans jamais préparer son auditoire tout en sautant partout et en mimant la musique. Ses cheveux font beaucoup penser à une méduse tant le DJ bouge derrière son deck, mimant un fusil, puis faisant du headbang ou du air guitar. Il passe de la lounge au dubstep tout en passant par la musique arabe et le metal, le tout en scratchant et en mixant sur vinyle. Ce DJ semble complètement fou, mais l'ambiance qu'il met est encore plus folle. Il finit sous une énorme ovation et remercie longuement son public avant de sortir de scène sous les acclamations générales.

Sappy

... Ne ratez pas la suite du concert au prochain épisode !